Les principes directeurs de DGR
Déclaration de principes
Le sol, l’air, l’eau, le climat, et la nourriture que nous mangeons proviennent de communautés d’espèces et organismes vivants. Les besoins de cette communauté vivante sont primaires. D’une relation humble avec le réseau du vivant doit émerger une éthique sociale et une morale individuelle.
Les civilisations, particulièrement la civilisation industrielle, sont fondamentalement destructrices de la vie sur Terre. Notre tâche est de créer un mouvement de résistance, centré sur la vie, qui va démanteler la civilisation industrielle par tous les moyens nécessaires. Organiser une résistance politique est le seul espoir pour notre planète.
Deep Green Resistance œuvre pour faire cesser les abus commis aux niveaux personnel, organisationnel et culturel. Nous nous efforçons aussi d’éradiquer la domination et la subordination de nos vies privées et de nos pratiques sexuelles. DGR s’aligne sur les féministes, sur ceux qui cherchent à éradiquer toutes dominations sociales et promeuvent la solidarité entre opprimés.
Lorsque la civilisation prendra fin, le monde vivant se réjouira. Nous devrons être biophiles pour survivre. Ceux d’entre nous qui ont oublié comment, doivent réapprendre à vivre avec la terre, l’air, l’eau et les créatures qui nous entourent, en communautés construites sur le respect et la gratitude. Nous accueillons ce futur.
DGR est une organisation radicalement féministe. Les hommes forment une classe qui mène une guerre contre les femmes. Viols, violences physiques, incestes, prostitution, pornographie, pauvreté, et génocides forment l’ensemble des armes dans cette guerre et sont les conditions qui créent la classe sexuelle féminine. La liberté des femmes – en tant que classe – ne peut être dissociée de la résistance à l’ensemble de la culture dominante.
Code de conduite
Toutes les sociétés, y compris les plus pacifiques – particulièrement les plus pacifiques – ont compris la nécessité d’avoir un code de conduite, lequel n’est rien de plus que l’ensemble des normes comportementales.
Toutes les organisations sérieuses ont un code de conduite que les membres sont supposés respecter. Les anarchistes espagnols en avaient un. Tout comme l’IRA (l’Armée républicaine irlandaise, organisation indépendantiste). Les Freedom Riders (mouvement des droits civiques aux États-Unis) avaient un code de conduite, de même que les combattants de Nat Turner (groupe d’esclaves afro-américains qui mena une révolte en 1831 en Virginie). Les codes de conduite sont encore plus importants dans des mouvements militants de résistance dont les écarts de comportement dans le passé sont réputés.
Rejeter le concept de pacte social c’est rejeter toute responsabilité (qui vient de la racine « donner un retour ») et en fin de compte toute relation humaine. D’après le code de conduite moderne, occidental, individualiste, capitaliste, il n’y a pas d’autre code de conduite que celui qui rapporte le plus de bénéfice à l’individu. Nos mouvements ne peuvent pas l’utiliser comme outil d’émancipation ou comme modèle pour nos organisations ou communautés. Si nous voulons réussir dans cette tâche monumentale, nous devons investir du temps et de l’énergie dans nos relations.
S’engager à respecter un code de conduite ne nous limite pas, mais nous libère. Cela nous garantit que toutes les personnes impliquées soient d’accord sur les protocoles de base qui vont nous guider dans cette lutte.
Les civilisations, particulièrement la civilisation industrielle, sont fondamentalement destructrices de la vie sur Terre. Organiser une résistance politique est le seul espoir pour la planète. Notre tâche est de créer ce mouvement de résistance.
Avec ce but à l’esprit, notre organisation s’engage à respecter et suivre le code de conduite suivant :
1. Action politique
DGR s’engagera uniquement à visage découvert, excluant les activités militantes à haut risque*. Les actions permises peuvent comprendre la participation à des manifestations et des actes de désobéissance civile.
* Les membres DGR sont souvent fichés et surveillés du fait qu’ils prônent une écologie révolutionnaire, des attaques ciblées, le sabotage, etc. Ils ne doivent pas compromettre d’autres activistes en rejoignant des groupes participants à des actions risquées. Ce n’est pas par manque de courage mais afin de respecter une culture de la sécurité et ne pas mettre inutilement des personnes à risque.
2. Solidarité
Les membres de DGR issus de pays colonisateurs doivent se rappeler que nous avons pillé les ressources d’autres pays et volé leurs terres suite à des génocides. Notre tâche est de tisser des liens de solidarité avec les peuples autochtones et de les aider à protéger de l’exploitation leurs terres, leurs traditions et leurs cultes sacrés.
3. Justice
Nous sommes empêtrés dans des systèmes imbriqués de pouvoirs sadiques et construits sur des richesses volées, des privilèges blancs, la misogynie, et la suprématie humaine. En tant qu’individus, il est de notre responsabilité d’identifier ces systèmes, de conquérir nos droits, et de faire alliance avec les expropriés. Collectivement, notre tâche est d’amener ces systèmes à la chute.
4. Liberté
DGR pratique une politique de tolérance zéro quant aux abus envers les êtres humains ou non-humains. L’intégrité physique et la sécurité émotionnelle sont les droits humains fondamentaux que DGR s’est juré de défendre. DGR bannira tout membre qui viole, fait preuve de violence physique, ou abuse de n’importe quelle créature vivante. La masculinité, avec sa psychologie militaire et son impératif de violation, doit être abandonnée personnellement et démantelée globalement.
5. Participants
DGR est une organisation sérieuse qui requiert fidélité, engagement, intégrité et courage. Les membres sont tenus de traiter tout le monde avec respect.
6. Sécurité
Tous les membres de DGR sont tenus de respecter les principes de la culture de la sécurité et d’agir à la moindre infraction. Une sécurité laxiste ou paranoïaque sont toutes deux dangereuses pour notre organisation. Toute activité illégale non politique met tout le monde en danger et est déplacée. Le groupe DGR est tenu de renseigner les nouveaux membres sur la culture de la sécurité. Voir la page dédiée à la culture de sécurité.