Le capitalisme se définit, entre autre, par la recherche du profit pour lui-même, sans autre objectif que l’accumulation de celui-ci: l’argent est une finalité en soi. Cette augmentation perpétuelle des profits passe notamment par deux mécanismes : l’accumulation de capital et l’accroissement des débouchés.
Dans la logique capitaliste, les entreprises sont en concurrence entre elles. Cette concurrence mène à une recherche permanente d’une augmentation de la productivité, pour gagner des parts de marché. Les gains de productivité passent notamment par l’usage de machines et de capital, pour remplacer l’humain. Les gains de parts de marché, donc d’argent, permettent à leur tour d’acheter des machines plus efficientes et remplacer de nouveaux travailleurs, pour gagner à nouveau de nouvelles parts de marché. Ainsi, le jeu de la concurrence pousse les entreprises à gagner en productivité pour accumuler du capital pour gagner en productivité, etc..
De plus, pour que les gains de productivité se transforment en gains d’argent, il faut trouver des acheteurs : un bien n’a de valeur, au yeux du capitaliste, que lorsqu’il a été acheté. Comme la production est en croissance constante du fait du jeu de la concurrence, il faut une croissance constante des débouchés, pour écouler les marchandises. Cela explique la nécessité d’une publicité toujours plus agressive et l’ouverture permanente de nouveaux marchés (en vendant de nouvelles choses, à de nouveaux publics), bref d’une société de consommation.
En résumé, pour permettre l’accumulation perpétuelle d’argent, et donc se maintenir, le capitalisme a besoin de croissance, du productivisme et du consumérisme. Un capitalisme sans croissance, sans accumulation du capital, sans accroissement des débouchés et donc de la consommation ne serait tout simplement pas du capitalisme.
Une fois cela compris, il est aisé de voir pourquoi une production et une consommation toujours croissante est fondamentalement incompatible avec des ressources physiques qui sont elles bien limitées, et donc pourquoi un capitalisme vert est simplement impossible.
S’il est difficile d’imaginer un capitalisme sans industrie, il est courant de voir des idéologies anti-capitalistes pour des raisons sociales, qui restent pourtant pro-industrielles.